lundi 4 juin 2012

Stop being so laissez-faire, we're all scared of the future.





Je me suis coupée les cheveux. Mais genre beaucoup, genre dix centimètres en moins. J’ai même ramené une mèche à papa pour lui prouver, lui qui me dit toujours quand je rentre de chez la coiffeuse « Tu n’as rien enlevé ! » On a mis la mèche dans une enveloppe, je l’ai refermée et datée a 1er juin 2012.
La cohabitation avec mes cheveux était certes difficile ces derniers temps, mais je crois bien qu’au delà de ça, c’était le moment. Nous étions le 1er juin et comme tous les jours depuis le 23 mai, j’ai la boule au ventre d’attendre, d’attendre sans cesse ces foutus premiers résultats. Je l’ai quand je me réveille en sursaut après avoir fait le cauchemar, rituel de chaque nuit. Le matin, parce que j’ai mal dormi et que je réalise qu’on s’en rapproche dangereusement. Midi, soir, la même guerre. J’ai cru qu’en me coupant les cheveux, la boule au ventre partirait peut-être je ne sais pas. Pourtant, même si je ne fais plus de biologie (ou Sciences-et-vie-de-la-Terre en nom très pompeux), je vois quand même bien que le ventre est pas trop proche des cheveux (non, si ? non) et donc je ne sais quel miracle scientifique (haha il a bon dos le scientifique) aurait pu se produire. Celui d’avoir Centrale Paris ? Je ris. J’ai ri quand MC. en a émis l’idée, pourtant il semblait sûr de lui, mais je ne veux pas me leurrer. Je demande juste Nantes pour pouvoir faire architecte peut-être, pour me rapprocher de mamie, pour être avec C. et voir M. plus souvent. Alors voilà, il est 22 heures 41, je continue à tracer des plans sur la comète, à consulter les simulateurs d’admissibilité, à compter les notes qu’il faudrait avoir pour espérer réussir, à revivre les épreuves écrites, à anticiper les orales et se dire que putain, épreuve, ça porte bien son nom. Je suis éprouvée. Je suis fatiguée et j’aimerais savoir au lieu de douter.
Pourtant, le jour J, je crois que je n’arriverai pas à aller sur le site et parcourir le listing. Car, comme chaque nuit depuis deux semaines, j’aurai peur de ne pas trouver mon nom, nulle part, aucune place pour moi et mes rêves. Pliez bagage, passez par la case départ, ne prenez pas 20000€, seulement un an de plus en prépa.

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