vendredi 23 septembre 2011

If there's a time when your feelings gone, I wanna feel it.




Mes voisins baisent. C’est le deuxième soir que je les entends. La fille gémit plus fort que le mec et honnêtement, quand vous devez prouver en même temps que K[X] est un anneau intègre, je vous assure que c’est pas facile pour se concentrer. Et puis allez, je vais faire ma petite remarque de célibataire endurcie : les couples, ça pue.
Ça pue d’autant plus quand le mec qui vous plaisait la semaine dernière et avec lequel vous auriez volontiers imité vos voisins, se pointe chez vous à l’improviste à dix heures du soir. Je contextualise rapidement : je suis en pyjama, les cheveux ramenés en un chignon, un bon pull doudou Abercrombie & Fitch ramené des US cet été et un sarouel à fleurs. Canon j’vous jure. Et lui arrive, la bouche en cœur, les bras grands ouverts, pensant que je lui ouvrira les miens et, qui sait, je lui ouvrirai peut-être mon lit double qu’il a tant apprécié. Faux, comme dirait notre ami Norman. Déjà, que quelqu’un sonne à l’interphone à cette heure là, c’est flippant. Mais alors, que ça soit le mec qui vous plai(sait). Je l’ai haï à cet instant précis. De me faire si peur, de jouer avec moi, de penser que je pouvais être si faible pour lui succomber d’un claquement de doigt et d’un coup de sonnette à mon interphone. Je l’ai haï alors qu’il aurait pu être chez moi, dans mon lit. Et là, je me suis dit que c’était fini. Trois étapes. La haine puis l’indifférence se sont succédées tellement rapidement en moi que je n’ai rien vu venir. Il n’a jamais passé le seuil de mon appart. Il ne m’a pas touché, je l’en ai empêché et c’est une de mes fiertés de la journée. À chaque jour ses démons. Lui a été chassé. Au revoir.
Depuis j’écoute au volume minimal quelques chansons douces, comme Karma Police ou No Surprises en live au Réservoir. Je remercie E. de m’avoir fait découvrir ces perles de Radiohead, que je ne soupçonnais pas. Je ne reviendrai pas sur le fait que Radiohead me fait habituellement déprimer. Les exceptions se multiplient certes, mais pas de là à en faire une règle générale. E.  a passé une heure chez moi hier soir après les cours. Crétin était horriblement jaloux. « Comment ça il vient chez toi ? Par hasard, il vient le soir de la semaine où t’es le plus stressée ? » Bah oui. Et c’était bien. C’était juste échanger de la musique et parler de cette vie de fou qu’on mène. Mais au fond, je crois que je n’avais besoin que de cela. Un mec, en soit, on en a pas besoin. C’est peut-être ridicule pour ces gens en couple depuis des années, mais je trouve ça vrai. Je peux vivre sans mec. J’ai très envie de certains moments à deux, sous la couette ou en dehors, mais je n’en veux que certains, je ne les veux pas tous et c’est ce qui me fait dire que je ne suis pas encore totalement prête à m’engager dans ce genre de relations qui s’apparentent à celle d’un couple marié à 18 ans. Crétin est englué dans cette relation. Crétin du coup débarque chez les jolies rousses à 22 heures et les traumatise au passage. Je hais Crétin. Oui je me répète et c’est vain. Je disais donc que je ne pense pas avoir foncièrement besoin d’un mec et que je me crois de vivre seule encore un moment. Je veux juste des choses simples, je ne crois pas demander la Lune quand je dis vouloir passer un week-end à Clermont pour voir M. qui me manque tant ou bien aller voir L. et S. à Dijon, les voir à l’hôpital en futures médecins, être fière d’elle. Je veux juste boire un verre de rhum jeudi soir avec E. et ne rien en attendre. Je veux finir cette année de la meilleure façon qui soit, et ça sera sûrement la chose la plus compliquée à réaliser. Je suis égoïste finalement. J’ai envie de l’être. Penser aux autres oui, mais à ceux que j’aurais choisi pour m’accompagner.

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